Anne Thunin intervient comme directrice artistique de la Compagnie Onimagine depuis sa création. Elle met en scène et/ou interprète les spectacles de la Compagnie.
Sa formation
Après deux ans au conservatoire du 10° arrondissement de Paris où elle suit les cours de J. L. Bihoreau, elle intègre l’ESAD (école supérieure d’art dramatique de la ville de Paris) sous la direction de J.- C. Cotillard, où elle se forme durant trois ans avec différents intervenants (Jean-Claude Cotillard, Christian Benedetti, Jérôme Robart, Yves Pignot, Laurence Bourdil, Christophe Patty, Sylvie Chenus, Rafaële Minnaert, Amnon Beham, Valérie Onnis, Licinio Da Silva), dans des domaines variés comme le masque, l’interprétation, l’écriture ou encore le chant et la danse.
Son parcours artistique
Pendant sa formation, elle commence à travailler avec le Star Théâtre / Compagnie Isabelle Starkier, qui la met en scène dans Le Marchand de Venise de Shakespeare, puis suivra Têtes rondes et Têtes Pointues de Brecht dans lequel elle joue différents personnages, masculins et féminins, et où elle renoue avec le plaisir du chant. Elle continue ensuite sa collaboration artistique avec Isabelle Starkier et développe son goût pour la métamorphose virtuose en montant un spectacle tout public et itinérant : Scrooge, une adaptation d’un Chant de Noël de Charles Dickens, où, seule en scène, elle incarne à la fois la narratrice et tous les personnages de l’histoire, par la magie de la manipulation d’objets, de l’utilisation de masques et de la transformation de sa voix. Durant la tournée de ce spectacle toujours demandé, elle rejoint le projet Le bal de Kafka de T. Daly qui connaîtra un certain succès à Paris (Théâtre de l’Opprimé) et à Avignon (Théâtre des Halles en 2009).
Elle rencontre alors Erika Vandelet, co-directrice du Théâtre de l’Echange, qui la met en scène dans Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux (rôle de Lisette) et actuellement dans Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco (le rôle de la reine Marie). En 2013, elle joue Mais je suis un ours d’après le livre jeunesse de Frank Tashlin. La complicité d’Erika Vandelet est toujours active dans les productions d’Onimagine et les projets d’Anne Mauberret-Thunin.
Entre ces deux créations, elle rejoint Guy-Pierre Couleau au CDR de Colmar pour tenir le rôle de Molly Byrne dans La Fontaine aux saints de J.-M. Synge. Depuis trois ans, elle met en scène les manifestations théâtrales créées dans le cadre du festival Boulevard Sainte-Beuve à Boulogne-sur-Mer. Elle collabore avec l’auteur Pierric Maelstaf sur trois de ses textes : En 2012 Contre d’après les textes de jeunesse de Marcel Proust, 2013 Sort et enfin en 2014 Laexico…
Ses interventions et actions culturelles auprès du public
Marraine et artiste associée au théâtre de Chevilly-Larue (94) pendant six ans, elle intervient dans les écoles chevillaises : de l’école maternelle au lycée, en passant par les écoles primaires et les collèges.
Dans le but d’accompagner les jeunes dans une initiation à la pratique théâtrale et à son rôle de spectateur, elle imagine différents ateliers en collaboration avec le projet pédagogique de l’école et la saison culturelle du Théâtre André Malraux de Chevilly. En plus de ce travail, elle se voit confier en 2011 et 2012 la mise en scène de deux spectacles à monter dans des conditions professionnelles avec un groupe d’enfants de 9-13 ans. Ces créations sont, dans un premier temps, un travail d’écriture avec les enfants autour des thèmes de l’identité et du rapport au virtuel. Dans un second temps, place au jeu et à la mise en scène. Naissent alors Nous sommes Beaux ! (en 2011) et Nous sommes vivants ! (en 2012). Ces deux spectacles sont joués au théâtre de Chevilly-Larue devant un public de parents et d’abonnés en collaboration avec l’équipe technique du lieu.
Elle travaille également avec le Théâtre Firmin Gémier à Antony (92) pour mettre en scène des projets imaginés par des enseignants avec leurs élèves. C’est ainsi qu’elle collabore avec une école primaire pour leur spectacle Les Femmes dans l’art à partir de créations plastiques et d’écrits produits à l’école par deux classes de CM1, ainsi qu’avec une école maternelle pour Le Voyage du petit chaperon rouge avec deux classes de grande section en maternelle.Elle participe aussi à l’accompagnement d’une classe APAC de quatrième sur sa réflexion autour de Marivaux.
Elle anime des stages et des formations pour les adultes autour de la lecture à haute voix dans le Boulonnais ainsi que pour des personnes en réinsertion et en rupture de confiance avec La Maison de l’Emploi du Boulonnais. Elle fait un travail sur la maîtrise du corps, sur l’engagement à oser agir, ainsi que sur la prise de parole en public. Elle retrouve cette formation avec les collégiens de quatrième-troisième à qui elle donne un atelier d’orateurs lors de la manifestation du prix Sainte-Beuve des collégiens dans tout le département du Pas-de-Calais.
Elle a donc sensibilisé plus d’une centaine de classes durant toutes ces années, rencontré différents publics (moyenne section en maternelle, classe CLA au collège, lycéens en difficulté dans leur parcours scolaires, classe de primaires, chômeurs et tant d’autres) ; elle a dû s’adapter à différentes équipes, différents projets et différentes personnalités mais toujours en remettant en question sa pratique, en essayant d’être sans cesse au plus près de l’humain, créer du lien dans les groupes, en montrant à tous leurs propres possibilités de créer, d’imaginer, de se questionner et de questionner le monde, grâce aux outils du théâtre, et avec le soucis du respect de chacun.
Décrire le travail mené par Anne MAUBERRET-THUNIN dans le cadre d’un atelier théâtre, c’est dire comment un petit bout de femme révèle un jeune à lui même en moins de vingt minutes. Impossible me direz-vous ?
Charismatique, talentueuse, impliquée, Anne sait… l’humain ; elle sait, mieux que personne, faire bouger les représentations et les inhibitions, solliciter l’imaginaire à partir d’une bouteille en plastique, faire apparaître un personnage rien qu’à l’évocation d’un prénom et d’une posture, et surtout Anne sait à partir de l’imaginaire de chacun construire à plusieurs du sens. Anne sait rappeler qu’il faut se lancer, comme dans une histoire d’amour. « Comment peux-tu savoir que ça va marcher, si tu n’oses pas. C’est pareil, lance-toi ». Anne, c’est l’audace de l’amoureuse qui se lance, et qui n’a plus peur de se ramasser. Et ils la suivent, parce qu’ils savent que c’est vrai. Qu’à un moment, il faut y aller ! Et qu’on peut prendre du plaisir sans complexe ! Chaque séance donne lieu à la trame d’une histoire collective, d’un destin particulier ; elle pousse toujours plus loin les tableaux et notre acteur en herbe au plus loin de ses possibles. Elle encourage, sans jamais de démagogie. Parce qu’après, il faut encore travailler le personnage. Et On y croit. Nos jeunes,si doués pour l’écriture en lycée professionnel, si complexés deviennent beaux, magnifiques, puissants. La magie est là : on y croit parce que comiques, violents ou pathétiques, ils sont vrais, ils existent. Et on est épatés par ce que nous révèlent ces jeunes ; ce qu’ils ne savaient pas même d’eux…
Moi, j’ai toujours su qu’au fond de nos plus disgracieux ados se cache parfois un don non révélé, qu’un tuteur de résilience peut leur permettre de repartir dans la vie. Anne, c’est Boris Cyrulnick, puissance 10 (et plus si affinités), un accélérateur d’émotions et la maïeutique peut commencer….
J’ai travaillé plus de six ans avec Anne dans le cadre d’un partenariat avec le théâtre de Chevilly-Larue. D’abord empirique, notre expérience s’est construite, enrichie au fil du temps de nouvelles influences autour d’un projet sur le conte, l’imaginaire et la problématique de Bruno Bettelheim du « Grandir, grâce ou malgré les épreuves de la vie ». Le nouveau programme de première bac pro m’a permis de construire la quête. Anne l’a fait vivre dans nos ateliers-théâtre précédant des spectacles ouverts et variés sur le thème du conte et permettant à nos jeunes de rencontrer des acteurs et des metteurs en scènes. Anne a su, d’années en années avec moi tirer les fruits de sa riche expérience humaine. Cette année, les tableaux directement inspirés des contes de l’enfance, et revisités par leur manière actuelle de vivre a permis à chaque élève d’expérimenter sa richesse et ses possibles, son passé et son époque. Il est clair que dans la richesse des siècles, la sagesse du conte offre à un adolescent une formidable leçon : elle lui fait savoir que si petit sois-tu, si éprouvé par la vie, tu peux t’en sortir par ton intelligence, ta ruse et ton audace. Que de jeunes blessés dans nos classes, inadaptés au système scolaire qui ne puissent pas entendre le message. Mais du conte au théâtre, il y a la fameuse « catharsis », la libération des émotions qui parfois nous a scotchées, Anne et moi. Combien de fois avons-nous vu un ado-albatros et maladroit se transformer et prendre littéralement son envol et sa puissance. Ils ont tous sentis en eux cette beauté et cette force soudaine, inexpliquée. Ils n’ont jamais oublié le moment. Anne a changé quelque chose en eux. Certains sont montés sur les planches. Les irréductibles ont été séduits, même ceux qui ne voulant pas changer de rôle au lycée, se sont laissés prendre au piège du Soi. Merci à Anne d’avoir donné tout cet amour, cette générosité. Merci de les avoir acceptés. Elle est sortie souvent vidée émotionnellement mais heureuse. Ils ont été fiers et heureux. Anne nous a rendus cette part de bonheur derrière laquelle chacun court et qui est en nous. Merci d’exister Anne. Si tu n’existais pas, il faudrait absolument t’inventer. Je te souhaite une belle réussite.
Avec affection.
Laurence MARIANI.
Professeur de français au lycée Mistral (Fresnes)
bonsoir,vous intervenez actuellement à l école pelletan a Boulogne sur mer,maman d une petite fille au CP dans cette école, elle revient ravie de vos interventions !!Les émotions fusionnent!!
elle souhaiterait faire du théâtre à la rentrée de septembre 2015.
y a t il club théâtre avec votre compagnie s’il vous plait
cordialement
Mme vergriete